Présentation btp 2006

Pour cette première Bourse du Travail Parallèle (2006), il a été demandé à chaque participant – voulant bien se prêter au jeu – de venir avec un objet volé/ou perruqué (1) – sur le lieu de travail dans le but de l’exposer et/ou de l’échanger. Dans un local syndical de la CNT-Nettoyage, deux espaces ont été proposés pour ces objets : un espace pour les échanges et un autre pour les documents ayant trait à la « représentation du travail ».

Plusieurs motivations sont à l’origine de cette proposition :

– Rendre visible et engager des processus de résistance à partir du quotidien du travail.
– Adopter les contraintes imposées par nos conditions de travail, pour produire des objets transformés.
– Adopter un regard distancié sur nos cadres et nos conditions de travail.
– Produire des « enquêtes » en tentant de rendre compte – à l’extérieur – d’un point de vue de l’intérieur, et à partir des moyens – ou données – accessibles à partir de nos postes de travail.
– Générer de la discussion autour des conditions de travail actuelles, et des résistances possibles aujourd’hui.

En somme, il s’agit de constituer un butin de guerre et d’en organiser la redistribution entre pirates !

Nous dépassons de beaucoup les tâches qui nous sont imparties. C’est pour cela que la Bourse du Travail Parallèle invite chacun d’entre nous à tenter d’instrumentaliser – du moins temporairement et partiellement – les contraintes liées à notre travail pour y substituer la créativité de la ruse et du détournement, et à adopter le slogan : résister, c’est créer !
Bien loin des grands rassemblements dits « alter-mondialistes », il s’agit ici de construire de la résistance, non pas dans l’événement, mais dans le quotidien.
Et parce qu’il est plus facile de parler à partir de la place que nous occupons – que de se voir étudier comme un « sauvage » ou bien même d’être cet ethnologue qui cherche son terrain et ses « sauvages » à étudier – il nous semble plus habile et surtout moins risqué d’être nos propres sauvages à étudier.
Chacun est alors amené à s’envisager comme étant son propre sauvage – cannibale – à étudier. Nous pouvons ainsi nous observer en train d’agir et de réagir directement sur notre contexte de vie.

La Bourse du Travail Parallèle était évidemment aussi pour nous une façon de tester (à notre petite échelle) l’actualité d’une pratique : la perruque, et de tenter de comprendre quelles en sont les pratiques possibles aujourd’hui ?
Nous espérons que cette première Bourse du Travail Parallèle aura permis de faire quelque peu savoir à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur de ces différents mondes du travail, et cela par les acteurs eux-mêmes de ces mondes. Et qui sait même peut-être, d’assumer collectivement et publiquement le caractère politique que peut conférer cette réappropriation directe de la production et des moyens de production, pratiques qui sont habituellement individuelles et clandestines.
Même s’il ne s’agit là que d’une expérience de l’ordre de l’« infra » dans le cycle réappropriation/redistribution, on espère que la Bourse du Travail Parallèle a pu participer à générer du « faire avec » en résistance, et à produire des « micro-utopies » travaillées à partir du réel.

Nous remercions tous ceux qui ont collaboré à cette première Bourse de Travail Parallèle inaugurée dans le cadre de la XVème Biennale de Paris.

Bourse du Travail parallèle

 


Discussion sur la pratique de la perruque avec Robert Kosmann et Serge (ajusteur) dans l’espace de documentation de la
 Bourse du Travail Parallèle, dans le local du syndicat du Nettoyage de la CNT, le 21 octobre 2006.

Présentation vidéo des objets exposés et/ou échangés le jour de la BTP dans le local du syndicat du Nettoyage de la CNT, le 21 octobre 2006.


BTP

Discussion autour de la pratique de la perruque avec Serge et Robert Kosmann


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